LA TEXTILE VALLEY FÉDÈRE L’ÉCOSYSTÈME DES HAUTS-DE-FRANCE

IMPULSÉE par l’Union des industries textiles et habillement du Nord, cette nouvelle bannière vise dynamiser la filière et à accélérer la relocalisation de la production.

 

Plus de 3 milliards d’€ de chiffre d’affaires, 450 entreprises industrielles, 13.500 emplois directs et 250 nouveaux postes par exercice, «une tendance qui s’accentue depuis deux, trois ans». Mais surtout, la seule Région française à proposer un écosystème aussi complet, du teillage (pour le lin) à la confection, en passant par le peignage, le moulinage, le tissage, le tricotage, l’ennoblissement, la dentelle ou la broderie. La filière textile-habillement des Hauts-de-France veut exploiter davantage ses atouts en unissant ses forces.

Celle qui revendique d’être le deuxième territoire du textile-habillement dans I’Hexagone et la première euro-Région (en ajoutant les Flandres et la Wallonie belges) du secteur vient de donner naissance å une bannière commune: La Textile Valley. Impulsée par I’UITH (Union des industries textiles et habillement du Nord), elle s’est jetée officiellement à l’eau à la Piscine, le fameux musée de Roubaix, le 14 juin demier. «Nous voulons unir les forces et talents de la filière textile pour atteindre les sommets», a clamé Olivier Ducatillon. Le président de l’UITH et PDG de Lemaitre-Demeestere était, avec Olivier Delbar, le maire de Roubaix, et Frédéric Motte, l’ancien président du Medef Hauts-de-France, I’un des parrains de ce lancement officiel.

L’industrie textile-habillement des Hauts-de-France pèse plus de 3 milliards d’€ de chiffre d’affaires.

La Textile Valley se fixe plusieurs objectifs. D’une part, « encourager les nouvelles générations s’engager dans une industrie qui répond leurs envies de performance, d’avenir, de créativité et d’excellence». D’autre part, «développer le tissu économique de la Région, l’emploi et la promotion du textile-habillement Made in Hauts-de-France». Olivier Ducatillon ne doute pas qu’il existe «un véritable potentiel de relocalisation d’une partie de
notre production, de création d’emplois et de restauration de nos savoir-faire historiques».

Ce «phénomène est déjà une réalité avec quinze projets labellisés France Relance. La Textile Valley a pour mission de l’amplifier et de I’accélérer». Parmi ces nouveaux chantiers bénéficiant de la manne de l’après-covid, deux ont déjà fait couler pas mal d’encre : la future usine denim de FashionCube et la future filature de Safilin, attendues fin 2021 et début 2022.

Etendre le réseau

Pour atteindre ses buts, la Textile Valley compte fédérer les acteurs au sein d’un réseau étendu. Soit les industriels eux-mêmes, mais aussi les centres techniques, pôles de compétitivité, laboratoires, écoles, universités, centres de formation, incubateurs et accélérateurs, musées et investisseurs. Forte de ces
compétences, la Textile Valley déclinera toute une série d’actions, dont certaines seront dégainées très court terme, autour de trois grands axes.

La première action vise à simplifier et rendre visible la filière», en «mutualisant et massifiant sa communication» à l’échelon local et international. Parmi les outils imaginés : un film de promotion, des
campagnes de promotion et d’influence digitales, ou encore un stand Textile Valley lors des salons. La création d’une cartographie exhaustive et interactive des savoir-faire des entreprises de la région, accessible sur le site de la Textile Valley, permettrait aussi de les valoriser. De façon locale et spectaculaire est envisagé
l’habillage (via, par exemple, des bâches portant Ie logo de la structure) de statues iconiques, monuments phares de la Région ou même de la façade du Conseil
régional.

Le deuxième axe consiste à «réveiller l’attractivité de la filière, à toucher les nouvelles générations et à restaurer les savoir-faire perdus». Plusieurs leviers, dont des événements d’envergure grand public et B to B, devraient servir cet objectif. Un prix Textile Valley pourrait être remis chaque année. Afin de rayonner vers
la cible des jeunes, un renforcement des liens écoles-entreprises, une présence active lors des salons et événements étudiants, ainsi qu’une sensibilisation aux
métiers du textile des prescripteurs de l’emploi (conseillers d’orientation, Pôle Emploi) sont prévus. Les réseaux sociaux seront aussi alimentés en contenus sur
l’avenir des métiers textiles.

Partager les bonnes pratiques

Enfin, la Textile Valley se veut un catalyseur de «projets de réindustrialisation prometteurs, socialement et écologiquement responsables». Elle compte stimuler
l’activité des entreprises via un partage des bonnes pratiques et «des connexions fructueuses». Un cycle de rendez-vous digitaux et physiques sera impulsé lors de salons ou de visites d’entreprises. Des conférences de type Ted-X, vouées à diffuser des idées inspirantes, et des groupes de travail seront aussi organisés autour de projets structurants (innovation, transition écologique, emploi, export…).

«Personne n’imagine produire à nouveau la totalité ni même la moitié du textile consommé sur le sol national, mais imaginons que nous puissions relocaliser quelques pour-cent chaque année. C’est tout l’enjeu de la Textile Valley», souligne Olivier Ducatillon. Selon une étude de I’Uit menée en 2020, la relocalisation de 1% du textile consommé en France permettrait la création de 4.000 emplois dans I’Hexagone. Et les Hauts-de-France ont bien l’intention de se tailler la part du lion.

 

Source : Journal du Textile